Journée d'études - Arabicities of Istanbul: Setting the Research Agenda
En collaboration avec le Swedish Research Institute in Istanbul (SRII)
le 14 février au SWEDISH RESEARCH INSTITUTE IN ISTANBUL (SRII)
le 15 février à l'IFEA
Séminaire « enjeux actuels des migrations »
Organisé par l’Axe AMiMo de l'IFEA en collaboration avec l’Association pour les recherches sur les migrations (GAR).
Prof. Dr. Jean-François Pérouse (université Toulouse-Jean Jaurès) :
Cette intervention quelque peu expérimentale résulte de réflexions anciennes réactivées par des terrains récents sur les côtes de la mer Égée. Les décès de migrants sont généralement présentés comme une preuve numérique des dangers que recèle le processus de migration internationale. Dans la plupart des cas, ces décès sont vus comme des accidents, des ruptures de flux; et ils sont traités comme des événements déplorables, choquant pour la conscience, abandonnés par la recherche aux défenseurs des droits de l'homme, aux journalistes ou aux garants de la sécurité publique.
Au-delà de la dimension numérique et des funèbres statistiques, ces morts ne retiennent pas beaucoup l'attention des chercheurs. Face à ce silence dérangeant, j'ai entamé un travail de recherche sur « le carré des réfugiés décédés» aménagé récemment à l'intérieur du cimetière Doğançay à Izmir.
J'en suis donc parvenu à l'idée que la mort des migrants internationaux n'est pas seulement un événement déplorable (ponctuel) qui révolte notre conscience, mais que c"est aussi un fait social complexe, révélateur, qui doit être abordé dans toute son épaisseur par les chercheurs sur les migrations. A cette fin, le "programme" proposé se compose de trois axes principaux:
BIOGRAPHIE
JEAN-FRANÇOIS PÉROUSE a soutenu sa thèse “D’Angora à Ankara: La naissance d’une capitale” en géographie urbaine en 1994. Il réside et travail à Istanbul depuis septembre 1999 (université de Marmara, Institut Français d’études Anatoliennes-IFEA, université de Galatasaray, GSMSÜ…). A l’IFEA, il a mené de longues recherches au sein de l’Observatoire Urbain d'Istanbul. Il fait actuellement partie du comité de rédaction de la revue EJTS (European Journal of Turkish Studies, www.ejts.org). Il est notamment l’auteur de Villes du Tiers Monde (Hâtier, 1993), La Turquie en Marche (La Martinière, 2004), Villes et Risques (Economica / Anthropos, 2006) et Essais de confrontation avec Istanbul. Périphéries, mobilités et mémoires urbaines (Iletisim, 2011; 2014 ; 2016: 3e édition)
Intervention en turc
Bertrand Badie, professor emeritus
With the support of the Institut Français d’Ankara and Istanbul Bilgi University.
The Global South has been considered for a long time as the "periphery" of the international system. Such a vision is now totally outdated: the main conflicts are presently located in Africa and the Middle East, while Europe is no longer the battlefield of the world; the main issues which are now at stake come from the South; the international agenda is no longer elaborated by the old powers and the power itself is getting powerless and currently defeated. Is now "weakness politics" substituted to power politics? Is globalization making room for new actors, new cultures and new regional powers? Are local actors more efficient than traditional international powers? Are these new actors able to invent a new international system?
Biography: Holds graduate degrees from the Institut d’Etudes Politiques de Paris (IEP, political science), the Institut des Langues Orientales and the University of Paris I (history of the 20th century). Ph.D. in political science from the IEP (1975); Full Professor (Professeur agrégé) of political science since 1982. Director of the Presses de Sciences Po from 1994 to 2003; director of the Rotary Center for International Studies in Peace and Conflict Resolution at Sciences Po between 2001 and 2005. Currently, head of the Research Master’s in International Relations and of the Doctoral Program in Political Science of International Relations at Sciences Po.
The talk will be delivered in English
Séminaire « enjeux actuels des migrations »
Organisé par l’Axe AMiMo de l'IFEA en collaboration avec l’Association pour les recherches sur les migrations (GAR).
Uğur Yıldız (université d'Aksaray)
Ce séminaire présentera certains résultats de la recherche publiée par Routledge Publishing House en septembre 2019 sous le nom de Tracing Asylum Journeys. Cette étude analysera les « voyages d’asile » transnationaux des personnes de provenance de pays hors européens ayant réussi à s’installer au Canada après leur demande d’asile depuis la Turquie. L'étude, basée sur des recherches ethnographiques menées auprès de citoyens syriens, afghans, érythréens, éthiopiens, irakiens, iraniens, somaliens, soudanais et congolais, examine les interactions entre le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le programme canadien de placement des réfugiés, chargé du processus de détermination du statut de réfugié à l'époque.
L'analyse montre que le voyage d'asile implique à la fois la mobilité et l’immobilité en se basant sur les expériences et les pratiques des demandeurs d'asile. Cela permet de constituer une image micropolitique de la fluidité et de la relativité de l'identité et des étiquettes attribuées aux demandeurs d'asile dans les systèmes de migration des États. L'ethnographie multi-site adoptée comme méthode conforme à l'approche du voyage souligne que le phénomène du voyage d'asile consiste en des voyages multicouches, non linéaires et hétérogènes. Cette approche et ce travail de terrain ethnographique créent des réseaux sociaux transnationaux entre les voyageurs d'asile d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Elle permet également la production et la reproduction d'informations parmi les réfugiés d'hier, d'aujourd'hui et de demain, tout en créant des “habitus d’asile” pour ces derniers.
Biographie: Dr. Uğur Yıldız a obtenu sa maîtrise au Département des relations internationales de l'Université Koç en 2012 et son doctorat au Département de science politique de l'Université Carleton en 2017. Ses intérêts incluent les frontières et l'immigration, les réfugiés, la gouvernance et la citoyenneté. Il a également été impliqué dans divers projets liés aux réfugiés. Yıldız est membre du corps professoral du Département des relations internationales de l'Université d'Aksaray.
Intervention en turc
Bertrand Badie (Professeur émérite des Universités à Sciences Po Paris)
En partenariat avec l’Institut Français d’Ankara, et l’Université de Galatasaray
La science politique des relations internationales s'est constituée autour de l'idée que le monde était structuré par une irréductible compétition de puissance. Celle-ci déciderait de la guerre et de la paix, de l'agenda diplomatique, comme du statut et du rang de chacun des Etats. Elle construirait l'hégémonie qui marquerait de son sceau chaque séquence historique des relations internationales. En grande partie valable sous la guerre froide, cette vision est aujourd'hui mise en échec: l'hégémon est fragilisé et incertain, les guerres ne sont plus liées à la puissance et la survie de l'humanité dépend de quantités de paramètres sociaux liés à l'insécurité humaine. Aussi convient-il de repenser le monde - comme la discipline académique des relations internationales - pour se donner les moyens de comprendre les nouvelles formes de violence internationale et les nouveaux besoins de coopération internationale.
BIOGRAPHIE: Diplomé d'études supérieures de Science politique à Sciences Po Paris, de l'Institut des Langues Orientales, et d’études approfondies en histoire du XXème siècle à Paris I, Bertrand Badie a obtenu son doctorat d'Etat en science politique à Sciences Po Paris en 1975 et son agrégation de Science Politique en 1982. Il est professeur des Universités à Sciences Po Paris. Il a été directeur des Collections des Presses de Sciences Po (1994-2003) et du Centre Rotary d'études internationales sur la paix et la résolution des conflits (2001-2005).
Intervention en français
Espaces culturels et médiatiques arabes à Istanbul
Franck Mermier (CNRS, IFEA)
le 5 juin 2020 à 18h30 (Paris)
Les Webinars du CAREP
Modéré par Salam Kawakibi