Intervention en français
Format hybride
Gülçin Erdi (chargée de recherche au cnrs, responsable de l'observatoire urbain à Istanbul, IFEA)
Alexis Rappas (Université Koç) sera discutant
Les sciences sociales et la littérature ne sont pas des champs hermétiques. Madoeuf et al. (2020) expliquent ainsi que c'est au moment où "le roman social s'impose (fin 19e siècle) que la science positiviste se démarque résolument [...]. La littérature a ainsi participé, comme mode opératoire, à l'établissement des sciences sociales et l'a servi" (p.92). On peut ajouter à ce constat le fait que la littérature est diverse et peut être parfois au service d'une cause. De nombreux romans héroïques de l'époque soviétique avaient pour objectifs de glorifier la révolution socialiste et d'attiser la fierté du peuple. Les romans turcs qui livrent un récit sur la période fondatrice de la République turque s'inscrivent également dans cette lignée. La majorité d'entre eux peut être qualifiée de « littérature engagée ». La littérature turque met ainsi en lumière l'importance de la ville d'Ankara lors de la guerre de libération (1919-1923) et de la fondation de la République. Elle met également en lumière les transformations profondes, en termes d'urbanisation et de vie quotidienne, survenant dans la ville jusqu'aux années 1940. L'idée de restituer l'imaginaire de la capitale via les romans de l'époque est liée à la quasi-absence des travaux sociologiques sur l'époque qui auraient pu permettre de comprendre le sens symbolique des lieux et des idéaux qui guidaient alors les discussions et décisions politiques. De ce fait, les romans écrits au début de la République sont des sources précieuses pour appréhender la réalité politique et sociologique de l'époque, ainsi que certains événements importants intervenus dans l'entourage de M. K. Atatürk.
Date de l'événement | 16/03/2023 4:00 pm |
Date de fin | 16/03/2023 6:00 pm |
Places | Illimitée |
Inscrit.e.s | 0 |
Lieu | IFEA |