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Recherches autour d'« Istanbul 2010. Capitale européenne de la culture » 

Organisé par Yoann Morvan


Le séminaire se tient un lundi (19h / IFEA) par mois sur cette thématique ouverte et transdisciplinaire.

- Le Lundi 14 décembre, Korhan Gümüş est invité.

Cliquer ici pour la Conférence en ligne.

- Le 11 janvier, les invités sont Asu Aksoy et Orhan Esen.

- Le 22 février, Cengiz Aktar est invité.

Cliquer ici pour la Conférence en ligne.

- Le 15 mars, Nora Şeni est invitée.

- Le 26 avril, Bige Örer est invitée.

- Le 24 mai, Jean-François Pérouse est invité.

 

En 2010, Istanbul va jouir d’une importante visibilité médiatique en Europe. En effet, la mégalopole turque bénéficiera de son statut temporaire de « Capitale européenne de la culture », label attribué par la Commission européenne destiné à promouvoir un certain nombre de manifestations culturelles. C’est la première fois qu’une entité urbaine d’un tel poids, tant historique que démographique, s’est trouvée être sélectionnée depuis la montée en puissance de ce label au cours des années 1990. Certes, Istanbul s’inscrit dans la liste déjà longue des métropoles entendant utiliser cette occasion pour se doter par la culture, notamment par la requalification de friches industrielles et la reconquête de waterfronts, d’une image de marque sur le très concurrentiel marché globalisé des villes. Cependant, comme nous l’analyserons, le cas d’Istanbul comporte des particularités qui le singularisent nettement par rapport à ses prédécesseurs.

Au premier chef, le contexte géopolitique place « Istanbul 2010 » au cœur du problème plus complexe de la candidature turque d’adhésion à l’Union Européenne. Etre « Capitale européenne de la culture » est pour l’ancienne capitale de l’Empire Ottoman un moyen d’affirmer son identité occidentale. A travers sa vitrine urbaine stambouliote transformée par cet évènement, c’est aussi pour la Turquie une manière de s’intégrer virtuellement au club des membres de l’Union. Parallèlement à ce contexte interétatique, un jeu d’acteurs propre aux tensions d’une société urbaine locale en pleine effervescence est le terreau qui a permis à Istanbul de décrocher ce statut si convoité : son obtention doit beaucoup aux actions d’une nouvelle élite économique désireuse de s’investir dans le champ culturel. Les autorités politiques islamiques modérées n’ont fait qu’accompagner des initiatives qui ne pouvaient qu’accroitre leur image de respectabilité et de tolérance. Ainsi, d’inédits partenariats public/privé ont été institués de façon à soutenir les projets et équipements qui allaient servir à la candidature puis aux manifestations estampillées « Capitale européenne de la culture ». Ces partenariats reflètent les processus contradictoires d’une modernisation turque dont l’urbanisation des mœurs stambouliotes est le fer de lance. Toutefois, à qui s’adresse en définitive « Istanbul 2010 »?


Cheval de Troie de l’européanisation, le public visé par « Istanbul 2010 » n’est peut-être pas tant la frange la plus occidentalisée de la population urbaine locale qu’une nouvelle fraction de la masse touristique se rendant sur les rives du Bosphore souhaitant découvrir un patrimoine différent de celui constitué par les édifices historiques de la Corne d’Or (Topkapi, Sainte-Sophie, etc.). Que restera-t-il de cette année 2010 dans le paysage culturel stambouliote? L’exemple Lillois, avec l’opération « Lille 3000 », semblerait plaider en faveur d’une pérennisation des acquis symboliques engrangés à la suite de son année passée (2004) sous la bannière de la « Capitale européenne de la culture ». Qu’en sera-t-il à Istanbul où de nombreux projets voient actuellement le jour?


Témoin privilégié, l’IFEA s’appuie sur son Observatoire Urbain et sur ses partenaires locaux pour s’engager dans une étude à court et moyen terme de l’impact généré par « Istanbul 2010 ». Il s’agira d’analyser dans la durée comment les équipements et les jeux d’acteurs mis en place, ainsi que leurs divers usages locaux et globaux, évolueront au cours des prochaines années.

 

- Lundi 14 décembre 2009

Korhan Gümüş a témoigné en tant qu'acteur majeur d'Istanbul 2010, Capitale Européenne de la Culture

Korhan Gümüş est architecte. Intellectuel engagé dans la vie de la Cité, incarnation de la société civile, il est actuellement directeur de projets urbains pour Istanbul capitale européenne de la culture 2010. Par ailleurs, il anime un programme hebdomadaire à Açık Radio à Istanbul et est conférencier dans des associations d’urbanisme. Il publie régulièrement dans des journaux quotidiens turcs ainsi que dans des revues d’architecture (Arkitera, Domus, Arrademento Mimarlık, Yapı). http://www.istanbul2010.org/index.htm

- Lundi 11 janvier 2010
Asu Aksoy (Bilgi University) et Orhan Esen ont proposé (en anglais) une analyse croisée d'Istanbul 2010, Capitale européenne de la culture