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Turkish Sport diplomacy as a tool for a renewed power? Success and limits to Turkish soft power.

L’annonce de l’attribution des Jeux Olympiques 2020 à Tokyo au détriment d’Istanbul le 7 septembre dernier a été ressentie avec beaucoup d’amertume par les autorités politiques du pays qui ont fortement soutenu depuis vingt ans toutes les candidatures précédentes. Il faut préciser qu’à l’issue des visites d’évaluation des villes candidates par le Comité International Olympique, Istanbul était apparue aux yeux des spécialistes comme la favorite. De leur côté, les responsables politiques, en premier lieu le Premier ministre, n’avait pas non plus ménagé leur peine en effectuant un nombre importants de déplacements à l’étranger au cours desquels ils ne manquèrent pas de défendre la candidature turque aux JO 2020. Cette démarche s’inscrit pleinement dans la lignée des efforts entrepris depuis une trentaine d’année par les pouvoirs politiques pour tenter de promouvoir à travers l’événementiel sportif l’image de la Turquie à l’étranger. Si le mouvement sportif revendique son apolitisme, le sport est intégré depuis longtemps aux stratégies diplomatiques que les États déploient sur la scène internationale. A travers la célébration des victoires de leurs athlètes et équipes nationales, les Etats affichent leur volonté de rayonner à l’étranger. De même l’organisation de grandes compétitions sportives internationales sont un moyen de mettre en avant la puissance, la réussite économique, et pourquoi pas, un modèle politique. Le sport est donc une forme particulière de « soft power » par lequel les États tentent de renforcer leur influence internationale. À partir de l’étude des différents investissements politiques du sport par les autorités politiques turques (à travers les candidatures aux grandes compétitions internationales ou la signification donnée à certaines rencontres sportives comme les matchs de football contre l’Arménie de 2008 et 2009), cette communication propose de réfléchir à la notion de soft power appliquée à la politique étrangère turque. On considère que l’instrumentalisation politique du sport permet à la fois de saisir les stratégies des gouvernants et les représentations qu’ils ont de la place de la Turquie sur la scène internationale. On défendra l’hypothèse ici d’un glissement de sens entre les premiers investissements politiques du sport qui visaient à promouvoir la candidature turque à l’ européenne et des usages plus récents qui semblent davantage traduire la volonté d’afficher une puissance retrouvée (ou recherchée) d’un État dont l’avenir et la capacité de rayonner ne dépendrait plus seulement d’une hypothétique intégration européenne.