Mobilité Turquie-France

La Fondation Maison des sciences de l’homme, en partenariat avec l'FEA, propose des aides à la mobilité pour des séjours en France de 2 à 3 mois aux chercheur.e.s postdoctorant.e.s turc.que.s ayant soutenu leur thèse en SHS à partir de 2016.

Bibliothèque

La bibliothèque et l'atelier de cartographie sont ouvert sur rendez-vous

 Problématique

Importance croissante des acteurs privés dans la fourniture de services sociaux ; privatisations d’entreprises publiques ; délégations à des acteurs privés dans de nombreux secteurs d’activité : en Turquie comme ailleurs, ce qui est couramment qualifié de « néo-libéralisme » fait sentir ses effets. Tout en gardant un éclairage comparatif, l’objectif de cette journée d’étude est d’analyser la trajectoire de la Turquie en ce domaine, à travers le prisme des relations public/privé. Ce pays a longtemps été caractérisé par une économie dirigée, avant le tournant libéral entamé dans les années 1980 et en voie d’achèvement depuis une décennie. Loin de la lecture d’une privatisation généralisée et d’un retrait tous azimuts de l’Etat, nous explorerons l’hypothèse selon laquelle les acteurs publics, aux niveaux national et local, gardent un rôle de premier plan, mais sous des formes renouvelées (gestion, interventions indirectes, décharges et délégations, régulations croisées). De ce fait, les zones de contact entre public et privé, les relations mouvantes entre ces secteurs, se trouvent au cœur des reconfigurations de pouvoir actuelles et permettent d’en proposer une lecture fine. Les termes public et privé, utilisés par commodité, ne sont pas ici définis a priori : non seulement les frontières entre l’un et l’autre sont toujours floues, mais les pratiques de chevauchement, la multiplicité des formes de propriété, des modes de régulation, des légitimités, des interventions et même des conceptions du public et du privé sont légion. A l’encontre d’une vision en termes dichotomiques public/privé, on privilégiera des lectures en termes de décharge, de délégation, d’intermédiaires, d’échanges, d’articulation. Il s’agira in fine, d’étudier l’émergence de nouvelles configurations d’intérêts, d’analyser la circulation complexe et conflictuelle du pouvoir pour, au final, déceler d’éventuelles ruptures dans les modes de gouvernement et dans la nature et les interventions de l’État. On tentera de qualifier les développements actuels en dépassant la simple étiquette de « néo-libéralisme », terme si large qui finit par perdre son sens. Dès lors, nous nous interrogerons sur des zones de contact et de négociation diverses, telles les privatisations et les diverses formes de délégation, l’intervention d’acteurs privés dans la fourniture de services publics et dans les prises de décision institutionnelles, les phénomènes de reconversions individuelles et d’articulations institutionnelles, la formation de diplomaties alternatives enchevêtrées dans les diplomaties traditionnelles (ONG et GONG, diplomaties d'entreprises).

Langues de travail

français et anglais

 Participants

Béatrice Hibou (CNRS/CERI-Sciences Po)
Ayse Bugra (Boğaziçi Universitesi)
Jean-François Pérouse (IFEA)
Élise Massicard (IFEA)
Gabrielle Angey (IFEA)
Zeynep Kadirbeyoğlu (Bogaziçi Universitesi)
Ghislaine Gallenga (Université de Provence, IDEMEC)
Bilgesu Sümer (Bogaziçi University /100. Yil University)
Françoise Dreyfus (Université de Paris I Sorbonne)

 Programme 

 

Responsables scientifiques : Elise Massicard (IFEA), Béatrice Hibou (CNRS/CERI-Sciences Po Paris)
9-30-12 :00    Session I
Présidence : Jean-François Pérouse (IFEA)
Discussion : Françoise Dreyfus (Université Paris I), Béatrice Hibou (CNRS/CERI-Sciences Po Paris)
 

9 :30    Elise Massicard (IFEA) Remarques introductives
 

9 :45    Ghislaine Gallenga (Université de Provence / IDEMEC) : « Transformations, cohabitation, initiatives, carences : quelques passerelles public-privé du service public en Méditerranée »
10 :30    Pause café
 

10:45    Zeynep Kadirbeyoğlu (Bosphorus University), Bilgesu Sümer (Bosphorus University/100. Yıl University). “Contracting out of municipal services: the cases of Van and Canakkale”
11 :15    Elise Massicard (IFEA), Jean-François Pérouse (IFEA) « Vers une nouvelle économie politique municipale ? Les municipalités et le secteur privé, l’exemple d’Istanbul ».

14:00-17:30 Session II
Présidence : Elise Massicard (IFEA)
Discussion : Ghislaine Gallenga (Université de Provence / IDEMEC), Zeynep Kadirbeyoğlu (Bosphorus University)
14:00 Jean-François Pérouse (IFEA) « L’État sans le Public ? Quelques conjectures à propos de Administration du logement collectif (TOKİ) ».
14:45 Ayşe Buğra (Bosphorus University): "Shifting boundaries of the political and interest representation in Turkey: Business associations as political actors”
15:30 Pause-café
16:00 Gabrielle Angey (IFEA): « La politique de la Turquie en Afrique : entre action publique et société civile? »
16:45 Béatrice Hibou (CNRS/CERI-Sciences Po Paris): « Une lecture théorique de l'extension des normes du 'privé' au 'public' »

 

Organisation

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