Enfermées dans leurs harems, tenues officiellement à l’écart de la politique, les Ottomanes sont longtemps restées en dehors des pages de l’histoire. Profitant de l’impulsion donnée par le courant des « gender stories », des chercheurs se sont penchés sur ces individus mal-connus, révélant, par-delà les perceptions traditionnelles, une image pleine de paradoxe. Car si la règle voulait que l’on ne parle point des femmes, puisque personnages jugés, par nature, anhistoriques, elles apparaissent cependant régulièrement, et de façon accrue au cours du temps, dans les chroniques officielles. Interdites de politique, on ne cesse de critique leur influence et leur ingérence dans les affaires de l’Etat. Louées pour leur piété et leur munificence, elles sont dénigrées pour détourner et dépenser l’argent du Trésor pour leurs propres loisirs ou la construction de leurs fondations pieuses – les vakf. Ainsi, l’image de ces femmes se révèle plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord. Au cours de ce séminaire, fort de l’apport des divers intervenants, nous travaillerons à mettre en lumière différentes facettes de la vie des femmes dans l’Empire ottoman. Rôle politique, rôle diplomatique, rôle philanthropique, stratégies matrimoniales, vie quotidienne, autant d’éléments qui font de ces femmes des sujets pleinement historiques, dignes de notre attention.