Renseignements

deuxieme Session de l'école doctorale

Réseau des observatoires urbains du pourtour MÉDITERRANÉEN

(Ministère des Affaires Etrangères - Ministère de la Recherche)

ISTANBUL du 28 MAI au 1er juin 2001

Mobilités et migrations inter-régionales et internationales dans les grandes métropoles

Appel à participation des doctorants

À la suite de la première école doctorale de la coordination des observatoires urbains du pourtour méditerranéen organisée par le Centre d'Etudes et de Documentations Economiques, Juridiques et Sociales (Le Caire, Egypte) du 14 au 18 décembre 2000, l'Observatoire Urbain d'Istanbul organise la deuxième session qui se tiendra du 28 mai au 1er juin 2001 dans la région d'Istanbul. Le thème retenu pour cette école doctorale a trait aux différentes méthodes d'analyse des migrations et mobilités inter-régionales (internes à un pays) et internationales dans les grandes métropoles, à l'heure où leur ampleur et où les apories du discours officiel exigent un renouvellement des approches. Le point de vue adopté, original dans le cadre des études sur les migrations, consiste à ne pas distinguer mobilités internes et mobilités internationales, dans la mesure où celles-ci s'entremêlent dans les territoires métropolitains.

Les questions posées seront :

  • Quelles sont les catégories mobilisées par le discours officiel et la recherche dominante à caractère économique, politologique et démographique ?
  • Quels peuvent être les apports d'autres discours (par exemple de type anthropologique) au renouvellement de l'analyse ?
  • Comment analyser la mobilité non pas comme seule contrainte, mais aussi comme ressource et stratégie ?
  • Quels sont les réseaux sociaux mis en œuvre par ces mobilités et migrations ?
  • Quels types de territoires urbains sont construits par ces mobilités et migrations, et comment sont-ils configurés ? Comment, dès lors, caractériser la présence du migrant dans ces territoires et ses rapports à des espaces différenciés ?

Modalités d'inscription des doctorants

Les doctorants inscrits dans les universités françaises ou étrangères, en sciences sociales et humaines intéressés par ce projet sont invités à poser leur candidature selon les modalités suivantes :

Il leur est demandé d'envoyer :

  • un curriculum vitæ établi selon le modèle joint en annexe,
  • un bref résumé de leur projet de thèse (15 lignes maximum),
  • une lettre du directeur de thèse sur l'état d'avancement du travail précisant en quoi ce dernier justifie la participation du candidat à l'école doctorale (priorité sera donnée aux doctorants déjà engagés dans un travail de terrain et en possession d'une problématique bien argumentée),
  • un projet d'intervention en rapport avec une des problématiques de l'école doctorale (une page maximum).
Le dossier sera adressé, au plus tard le 31 mars 2001, au secrétariat scientifique de l'école doctorale :
de préférence par courrier électronique en fichier attaché format RTF à l'adresse : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. (la lettre du directeur de thèse sera directement envoyée à l'adresse ci-dessous).
à défaut sur support papier, à l'adresse de l'Observatoire urbain d'Istanbul – Ecole doctorale : Institut français d'études anatoliennes, Nuru Ziya Sok. N. 22, P. K. 54, 80072 Beyoğlu/ISTANBUL – Turquie.
Vingt à vingt-cinq doctorants seront sélectionnés par le comité d'organisation de l'école qui en informera tous les postulants au plus tard le 30 avril 2001.
Les frais de transport, de restauration et d'hébergement des candidats sélectionnés seront intégralement pris en charge par le comité d'organisation, sans avance de la part des candidats.

Le programme définitif de l'école, avec la liste des doctorants, des animateurs scientifiques et des conférenciers, et le détail du déroulement des journées, sera communiqué dans le courant du mois de mai 2001.

Pour toute information complémentaire sur les modalités d'inscription :
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Observatoire urbain d'Istanbul : (0090) 212 244 17 17 poste 116

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Problématique générale et enjeux scientifiques : explicitations

Les métropoles du pourtour méditerranéen polarisent des mouvements de population de nature, d'intensité, de temporalité et de rayon très variables, qui contribuent à la fois au dynamisme économique des métropoles, à leur animation quotidienne, à leur aura culturelle, à leurs changements sociaux et à leurs transformations démographiques.

Il s'agit à la fois de migrations en provenance de provinces plus ou moins éloignées des pôles urbains, de mobilités (intra-annuelles) entre ces provinces et les métropoles, de migrations en provenance de pays étrangers et de mobilités (sans installation durable), parfois très sporadiques, entre les territoires étrangers et les métropoles.

Face à ce phénomène complexe, les seuls paradigmes confortables et souvent réducteurs de la « migration rurale » et de « l'émigration de travail », souvent présentées sous un angle unilatéral paraissent insuffisants. En outre, l'approche statistique dominante des phénomènes migratoires, approche par définition statique, est impuissante à rendre compte des turbulences démographiques constitutives de la nouvelle métropolité.

La méthode trop courante qui consiste à assigner à chacun un lieu et une identité exclusifs doit être dépassée. On peut être d'ici et de là-bas en même temps. En conséquence, il est nécessaire de parvenir à intégrer dans l'analyse les pluri-appartenances, les retours, les « allers et retours » et les « circulations » en fait incessants, inscrits ou non dans les « champs migratoires » définis par les migrations à proprement parler.

Pour en finir avec les approches réductrices, l'objectif est de réfléchir aux méthodologies à mettre en œuvre pour rendre compte de phénomènes désormais saillants dans l'économie et le fonctionnement métropolitains. A ce titre, seul un fin travail de terrain de type anthropologique, affranchi des catégories et a priori communs, peut permettre de saisir les mobilités dans toute leur subtilité et diversité. Collecte de récits de vie, observation flottante et enquêtes menées dans les différents espaces investis (parfois très subrepticement) par les migrants peuvent constituer des méthodes fructueuses pour briser les discours convenus.

Concrètement, plusieurs axes vont être dégagés au cours des journées :

1. – Essai d'analyse critique du discours dominant

Par « discours dominants » on entend en premier lieu les discours produits par les pouvoirs politiques, économiques et les grandes institutions internationales ou régionales du type ONU, UE ou OCDE. Des extraits de rapport seront utilisés pour conduire ce travail préalable indispensable, sorte de tabula rasa conceptuelle. En second lieu, on s'efforcera de décrypter les discours académiques sur la migration et la mobilité, qui fondent bien souvent les discours dominants précités, en s'adaptant à la demande. En d'autres termes, on cherchera à comprendre les conditions de production du discours scientifique en relation avec la nature et les attentes des commanditaires. Pour ce, on procèdera à un état et à une caractérisation des matériaux communément à disposition (« littérature grise », littérature académique, statistiques...), censés décrire les mobilités. Sur quels présupposés et sur quelles méthodes reposent ces analyses ? Comment sont construites les sources utilisées ? Quelle vision de la mobilité produisent ces analyses ? A cet égard, les doctorants comme les animateurs scientifiques seront invités à présenter et à critiquer leurs sources en tenant compte de l'origine et des conditions de production de celles-ci.

Par là, on espère mettre à jour les paradigmes usés, voire les idéologies ou préoccupations sous-jacentes, qui généralement gênent et parfois biaisent franchement l'appréhension des mobilités métropolitaines.

2. – Essai d'élaboration conceptuelle : nouvelles lectures du fait migratoire

Sur la base de la critique du discours dominant développé dans le premier point, on essaiera de faire émerger d'autres modalités d'appréhension des phénomènes migratoires, en examinant comment chacune des disciplines du champ des sciences humaines et sociales peut à sa façon contribuer à la fois à déconstruire les discours dominants et à proposer des voies de recherche plus fines et mieux adaptées.

Pour ce faire, on tentera une mise au point sur les notions-clés de « migrants », d'« identités multiples », de « diaspora », de « champ migratoire » et de « territoire circulatoire ». Cette mise au point reposera sur les travaux récents des animateurs scientifiques. Chaque doctorant aura là de plus la possibilité d'exposer la méthodologie et la terminologie qu'il compte utiliser, et de la soumettre à discussion et confrontation.

Cette tentative d'élaboration conceptuelle nous permettra de sortir d'une vision encore trop courante de la migration comme processus contraint et « définitif », créant un « ici » et un « là-bas », qui seraient des territoires définis et parfaitement distincts, comme un « avant migratoire » et un « maintenant post-migratoire » durablement scindés. De la sorte, une place pourra être faite aux mobilités qui ne se soldent pas par des changement de résidence enregistrables par l'état civil des Etats-Nations-Territoires débordés par ce genre de flux, mais qui dessinent plutôt des territoires de vie et d'activités souples et pluriels, à cheval sur plusieurs cadres nationaux.

3. – Etude de la mobilité comme ressource et stratégie

Parmi les changements de point de vue à promouvoir, celui qui consiste à analyser les mobilités comme pourvoyeuses de ressources complémentaires (ainsi les mobilités à la valise à peine encore étudiées à Istanbul) ou principales et même comme fondatrices de véritables "entreprises économiques de l'entre-deux" semble heuristiquement fécond. En effet, la tendance dominante tend à faire des migrations la résultante quasi mécanique d'une contrainte – souvent d'ordre économique ou « politique », sans d'ailleurs que ces catégories soient précisément définies dans les typologies de causes inlassablement produites – à laquelle le candidat-migrant serait irrépressiblement soumis. En rupture avec ce point de vue, il paraît intéressant de restituer au migrant sa part d'initiative et sa capacité à s'inventer et à se dessiner un « projet de mobilité ». En d'autres termes, il s'agit de faire du migrant un acteur et d'envisager la migration comme ressource et stratégie.

Par exemple, la mobilité et les stratégies migratoires sont étroitement liées aux transformations des territoires métropolitains par le biais des projets immobiliers. Dans ce cadre, une étude des rapports entre production du bâti, état du parc de logement et mouvements de populations pourra être esquissée. De fait, on s'aperçoit que les transferts de fonds (qui permettent de construire et de construire encore), de savoir-faire, de modes de vivre/consommer et de compétences sont fortement associés aux mobilités en tout genre. De même, l'examen du rapport entre taux de vacance du parc de logement et turbulence de la population doit être conduit, de manière à mieux cerner la réalité des stratégies immobilières des personnes mobiles et les divers modes d'habiter dans les métropoles. En effet, les migrants peuvent être considérés comme des métropolitains intermittents.

4. – Réseaux sociaux et mobilité

Dès lors, il importe d'introduire la notion de réseau social, sans laquelle l'analyse de la mobilité-migration ne s'en tiendrait qu'à la surface des phénomènes. Le questionnement pourrait être le suivant : quels réseaux familiaux, religieux, politiques, géographiques (villageois ou régionaux) et économiques, la migration et la mobilité mettent-elles en jeu ? En quoi chacun de ces réseaux d'allégeance et d'appartenance participe-t-il à la définition et redéfinition du projet migratoire ? On espère par là – à l'inverse de l'approche essentialiste – montrer comment les identités se redéfinissent continuellement en fonction des contextes et des opportunités offertes par les différents réseaux sur lesquels repose l'expérience migratoire.

Pour cela, on s'intéressera par exemple au rapport entre stratégies matrimoniales et itinéraires migratoires, au fonctionnement des réseaux villageois et à leur rôle dans l'insertion économique, et plus généralement aux activités associatives intramétropolitaines, qu'elles soient de nature religieuse, politique ou géographique.

5. – Mobilité et configuration des territoires urbains

Comme il n'y a pas nécessairement d'installation visible et de mise en scène du migrant-mobile, les modes d'investissement des espaces métropolitains par ces acteurs varient et ne produisent pas nécessairement du territoire – continu, stable, physique, cohérent – tel qu'on l'entend communément.

Ici, une critique de la notion de « territoire ethnique » devra être menée, en tant qu'elle apparaît trop fixiste, réductrice, et « assignatrice », voire essentialiste (selon la logique sous-jacente « un territoire, une ethnie »). Le « territoire ethnique » n'est qu'un des modes d'expression de la présence migrante à la métropole, présence qui se traduit généralement par un rapport plus subtil et moins spectaculaire à celle-ci. La remise en question de la notion de « territoire ethnique » et d' « identité ethnique » des migrants doit permettre de dépasser la simple mise en scène touristico-commerciale de cette présence. En effet, tous les groupes de migrants ne sont pas producteurs de leur propre Chinatown bien visible et délimitée, susceptible en cela de conduire à une folklorisation de leur présence. Les activités des migrants demeurent néanmoins le moteur d'un accrochage territorial indéniable, même si ces activités sont cachées, mobiles (cas des vendeurs de rue), toujours précaires. L'analyse de l'articulation entre territoire de résidence (souvent peu visible et changeant) et territoire d'activité, en faisant éclater la notion de « territoire ethnique », rendra mieux compte de la complexité de la présence des migrants dans la métropole.

Pour ce, une journée de travail sur le terrain, et l'analyse in situ des territoires et activités de la migration et de la mobilité est prévue. Elle traduit la nécessité d'une approche anthropologique, précisément territorialisée dans des quartiers comme celui de Lâleli, dans la gare routière inter-urbaine d'Esenler ou sur les marchés du travail des Roumains, Moldaves, Azéris et autres.

DEROULEMENT DES TRAVAUX

L'école se tiendra sur 5 jours, du lundi au vendredi compris. Elle combinera des interventions des doctorants, ciblées dans le cadre des questionnements présentés ci-dessus, et soumises à une discussion portée par les animateurs scientifiques, et des interventions ponctuelles d'experts travaillant sur le terrain stambouliote.

Les travaux se dérouleront pour partie au sein de groupes de travail, pour partie lors de séances plénières de synthèse. A cela sera intégrée une journée de travail sur le terrain qui permettra de nourrir les travaux par des exemples concrets.

Observatoire urbain d'Istanbul

Ecole doctorale

Mobilités et migrations inter-régionales et internationales dans les grandes métropoles

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Activités et publications éventuelles en rapport avec la thématique des migrations et mobilités :