Mobilité Turquie-France

La Fondation Maison des sciences de l’homme, en partenariat avec l'FEA, propose des aides à la mobilité pour des séjours en France de 2 à 3 mois aux chercheur.e.s postdoctorant.e.s turc.que.s ayant soutenu leur thèse en SHS à partir de 2016.

Bibliothèque

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Colloque international - I* organisé par l'INALCO - CERMOM

« Transmettre et traduire les sciences humaines et sociales : arabe/ hébreu/ turc »

en collaboration avec IFEA / Université de Galatasaray / Orient-Institut ISTANBUL 19-20 novembre 2015

Présentation

Une communauté scientifique, pour se construire, a besoin de relations un tant soit peu équitables entre ses membres. Elle a besoin d’une interconnaissance minimale et d’une inter- reconnaissance. Dans le cas d’une asymétrie trop forte, aucune relation saine ne peut réellement être construite. Entre la France, les pays arabes, Israël et la Turquie, si l’on prend comme critère des échanges interculturels, les traductions publiées de part et d’autre à partir de la langue de l’autre —quelles que soient les disciplines considérées d’ailleurs—, la disparité est patente. On traduit encore abondamment des ouvrages parus en langue française, alors que les ouvrages traduits de l’arabe, de l’hébreu et du turc en français, littérature exceptée (et encore le déséquilibre existe aussi, flagrant), sont inexistants. Ce déséquilibre signe un mode de relation unilatéral à l’extérieur, et un aveuglement croissant sur les réflexions hors-hexagone, comme si celles-ci n’avaient aucun intérêt ou ne valaient qu’en tant qu’elles nous confortaient dans nos propres certitudes, par un effet de miroir.

Depuis quelques années, l’intérêt pour les phénomènes de traduction, les flux et les politiques du domaine concerné est en hausse : les travaux de Gisèle Sapiro (Traduire la littérature et les sciences humaines. Conditions et obstacles, 2012) ont largement contribué à baliser le terrain. S’interroger sur les raisons de traduire telle ou telle œuvre, sur les lignes éditoriales et l’investissement (ou l’engouement) des chercheurs pour un auteur-phare ou une œuvre, revient à brosser les logiques générales qui animent la réception des œuvres dans chaque pays. La plupart du temps axées sur l’extraduction en anglais, les études déjà  produites ont peu abordé le domaine des langues du Proche-Orient et leur immense besoin de documentation théorique : plus limité pour l’instant mais porteur de perspectives à venir, la découverte et la diffusion de textes majeurs en histoire, anthropologie, philosophie ou urbanisme constitue un chantier à la fois pratique (traduire ces textes en français ou du français) et intellectuel : les discuter, les faire entrer dans le débat international, en saisir l’originalité et la teneur novatrice.

* Les trois colloques successifs que nous envisageons à Istanbul (Novembre 2015), au Caire (Octobre 2016) et à Paris (Juin 2017), se proposent de mobiliser des spécialistes de traduction, des éditeurs des œuvres traduites et des représentants des institutions publiques ou privées impliquées dans ces domaines, afin d’analyser les enjeux méthodologiques, épistémologiques et culturalistes de cet intérêt naissant pour les modes de pensées de l’Autre rive.

Positionnement

Si la plupart des rencontres et colloques sont consacrés à une étude de réception particulière (une figure comme Freud ou Deleuze dans un champ linguistique donné), nous ambitionnons ici de nous placer en commentateurs des flux, des courants couvrant trois grandes langues et de nous attacher à l’ensemble d’une production ancienne (les classiques) et nouvelle (auteurs contemporains). Les domaines les plus porteurs et pertinents sont de toute évidence l’historiographie, la sociologie, la philosophie et l’anthropologie : on s’attachera donc à explorer ces champs intellectuels et leur traduction dans les deux sens.

Axes de réflexion

  • L’intérêt pour les sciences humaines et sociales dans les pays du Proche et Moyen-Orient depuis 30 ans : une révolution silencieuse ?
  • La spécificité (difficultés, oublis, création verbale et conceptuelle) du processus de traduction dans la production éditoriale contemporaine en Turquie, Egypte, Liban et Israël.
  • Horizons de la recherche et perspectives pour les traducteurs des trois langues (besoins, commandes, programmes) : définition d’un domaine compris entre l’essai et l’étude scientifique spécialisée.
  • Questions de réception : études sur une maison d’édition, un programme gouvernemental, une œuvre (Barthes, Deleuze, Levi-Strauss…), les conditions de production et de diffusion des œuvres traduites. Eclairer la nature des échanges comme la valorisation des textes en contexte particulier (local).

Comité d'organisation

  • Türker Armaner, MCF (Université de Galatasaray)
  • Michel Bozdemir, P.U. (INALCO)
  • Sobhi Boustani, P.U. (INALCO)
  • Timour Muhidine, MCF (INALCO)
  • Ilil Yatziv-Malibert, MCF (INALCO)
  • Franck Mermier, DR (CNRS)
  • Anwar Moghit (Egyptian National Council of Translation)
  • Alexandre Toumarkine (Orient-Institut)
  • Seza Yılancıoğlu, MCF (Université de Galatasaray)