Mobilité Turquie-France

La Fondation Maison des sciences de l’homme, en partenariat avec l'FEA, propose des aides à la mobilité pour des séjours en France de 2 à 3 mois aux chercheur.e.s postdoctorant.e.s turc.que.s ayant soutenu leur thèse en SHS à partir de 2016.

Bibliothèque

La bibliothèque et l'atelier de cartographie sont ouvert sur rendez-vous

Nous avons la chance unique de posséder le poème qui fut récité lors de la cérémonie de seconde inauguration de Sainte-Sophie, à la Noël 562, presque à la fin du règne de Justinien. Ce poème est un panégyrique de l’empereur et du patriarche, et une description, sur certains points très fouillée, de la basilique. Il a le caractère d’une œuvre officielle. Nous pouvons donc être sûrs de son exactitude, étant donné l’importance de l’occasion et son caractère immédiatement vérifiable, qui fait de Sainte-Sophie le seul monument de l’Antiquité dont l’aspect initial nous soit connu avec un tel détail.

Or on est frappé, en lisant le poème de Paul, par la place très limitée qui est faite à la décoration figurée : celle-ci n’est mentionnée qu’à la barrière du chœur. La seule conclusion que l’on puisse et doive en tirer, c’est que, pour l’essentiel au moins, la décoration de Sainte-Sophie, initialement, n’était pas figurée. Comme aujourd’hui, elle résultait surtout d’un assemblage savant de marbres polychromes et du jeu de la lumière sur ceux-ci. Paul l’indique de manière tout à fait explicite.

Bien plus : il nous donne lui-même un certain nombre de clés pour interpréter ce décor abstrait dans un sens religieux et même mystique. À travers les expressions qu’il emploie, l’église, par les couleurs et les veines de ses matériaux, par ses formes et ses volumes, devient à la fois une métaphore du corps du Christ, triomphant et souffrant, et une réduction de l’univers. Les images de Paul trouvent leur répondant dans la littérature religieuse des siècles suivants et nous invitent à ne jamais oublier que nous nous trouvons dans un édifice sacré, chargé d’une spiritualité qui dépasse de loin la prouesse technique et la glorification impériale, l’une et l’autre néanmoins présentes dans l’immense vaisseau.