Mobilité Turquie-France

La Fondation Maison des sciences de l’homme, en partenariat avec l'FEA, propose des aides à la mobilité pour des séjours en France de 2 à 3 mois aux chercheur.e.s postdoctorant.e.s turc.que.s ayant soutenu leur thèse en SHS à partir de 2016.

Bibliothèque

La bibliothèque et l'atelier de cartographie sont ouvert sur rendez-vous

Problématique :

A partir d’une recherche qui a débuté dans les quartiers de Fener et de Balat, j’analyse les transformations urbaines (projets de réhabilitation, de renouvellement, de patrimonialisation ; prix de l’immobilier), les mutations sociales (distribution des profils distinctifs par quartier, en fonction des niveaux d’éducation, professions, lieux de naissance) et l’évolution des offres commerciales hybrides (offres touristiques, « islamiques », de produits de consommation courantes) sur la péninsule historique d’Istanbul. En croisant différentes méthodes d’enquêtes (observations, entretiens, analyse de réseaux, traitement statistique), je cherche à comprendre comment des imaginaires et des intérêts variés se rencontrent, fusionnent ou s’opposent pour produire des espaces fortement symboliques. Ainsi, à partir de situations circonscrites où des acteurs identifiés participent à la (trans-)formation d’espaces délimités, j’analyse comment différents modes d’ancrages et de circulations dans ces espaces (privatisation, sacralisation, commercialisation, pèlerinage) participent d’une réinvention des formes de territorialisations et d’identifications au cours de laquelle s’élaborent de nouvelles hiérarchies sociales, de nouvelles frontières. Au regard des processus d’exclusion générés, si c’est en dépositaires d’un principe de conservation que de nouvelles classes sociales s’affirment dans l’espace stambouliote, celles-ci semblent néanmoins contraintes à l’innovation pour conserver leur position. A travers cette recherche, je tente donc de comprendre de quelle manière les registres religieux, économiques et politiques sont mobilisés en réponse à cet impératif paradoxal de conserver et d’innover ; d’être à la fois local et global.

 

Programmes de recherche :

Participation à l’axe « territoires et pratiques »

Au cours du séminaire mensuel « Mémoires et mobilités urbaines » (co-organisé avec Cilia Martin (CETOBAC/EHESS Paris), nous développons une analyse croisée de terrains et thématiques qui permettent d’articuler les questions mémorielles (dont celle de la mise en patrimoine qui m’intéresse directement) et des logiques résidentielles porteuses de distinction sociales, confessionnelles, communautaire. Les chercheurs invités y interrogent les trajectoires résidentielles distinctives à l’échelle du XXème siècle (Murat Güvenç) et de l’aire métropolitaine (Bürge Elvan Erginli), des catégories de pensée ré-émergentes – « cosmopolitisme » (doctorants de l'IREMAM Aix en Provence et des Etudes Alexandrines IFAO – Le Caire), « Mahalle » (Işık Tamdoğan, Noémi Lévy), « patrimoine minoritaire » (Ayşegül Cankat) -, des usages circonstanciés du patrimoine (Muriel Girard) et des mémoires oblitérées par ces usages (Derya Fırat, Melike Işık Durmaz, Duygu Güner). Ce séminaire s’articule à d’autres espaces de réflexion, dont le séminaire du Groupe d’Ecriture et de Lecture en Anthropologie (initié par Benoît Fliche et Berna Ekal) qui réunit des doctorants et chercheurs de l’IFEA et d’autres universités turques ; séminaire qui invitera notamment Leyla Neyzi ("Speaking to One Another: Personal Memories of the Past in Armenia and Turkey") en avril 2011.

 

Participation à l’axe « Logiques et politiques des productions culturelles contemporaines »

Miroir à double foyer, l’évènement « Capitale européenne de la culture » a, durant un an, placé Istanbul à la croisée des regards. Laboratoire éphémère dans le champ de la culture, cet évènement n’a pas tant mis en lumière des acteurs - déjà visibles sur la scène internationale de l’art contemporain (IKSV) - que donné plus de visibilité aux dynamiques et oppositions internes qui œuvrent à la transformation de ce champ. Au fils des recherches menées par l’OUI courant 2009-2010 sur cet évènement, je me suis intéressé aux traces plus durables qu’il laisse dans l’espace urbain, via des opérations visant à mettre en valeur les patrimoines bâtis de la péninsule historique et de la Corne d’Or. J’analyse actuellement dans quelle mesure les évolutions et la diffusion de deux formes a priori concurrentielles (portées par des acteurs distincts) de patrimonialisation, distinguées par des catégories - qui restent à déconstruire - de patrimoine qualifié de « minoritaire » ou d’« ottoman », traduirait une transformation des modes d’identification et des profils sociaux des populations habitant dans ces espaces. J’analyse aussi les offres commerciales (circulations) qui se déploient autour des lieux patrimonialisés (fixation).

Publications et communications :

Cursus :