Mobilité Turquie-France

La Fondation Maison des sciences de l’homme, en partenariat avec l'FEA, propose des aides à la mobilité pour des séjours en France de 2 à 3 mois aux chercheur.e.s postdoctorant.e.s turc.que.s ayant soutenu leur thèse en SHS à partir de 2016.

Bibliothèque

La bibliothèque et l'atelier de cartographie sont ouvert sur rendez-vous

{tab=Présentation du projet}

L'objectif de ce projet est d'organiser deux ateliers de travail et une conférence au cours de l'année 2014 sur les dynamiques politiques des zones kurdes de Turquie, d'Irak, de Syrie et d'Iran. Ce projet, organisé conjointement par l'IFEA (Istanbul) et l'IFPO (Erbil), vise à réunir en priorité des doctorants et chercheurs français, turcs et irakiens. Son but est de favoriser une lecture transnationale des évolutions à l'œuvre dans l'espace kurde en décloisonnant le débat scientifique sur cette question.
Depuis une vingtaine d'années, nous assistons à une redéfinition des interactions entre les états turc, irakien, syrien, iranien et leur population kurde, qui s'affirment en tant qu'acteurs politiques autonomes. Plus récemment, les crises irakiennes et syriennes ont eut pour conséquence l'affaiblissement des États et le renforcement du rôle politique des minorités, et en Turquie, la question kurde connaît d'importants développements.
Les zones kurdes de chaque État connaissent de profondes mutations dans un contexte de redéfinition des rapports entre acteurs étatiques et acteurs périphériques. Entre les périphéries kurdes de chaque état, on observe une multiplication des liens, des migrations et des échanges transnationaux. Ces derniers ont pour conséquence de développer des phénomènes d'influence réciproque et des logiques d'interdépendances entre les différents espaces. De plus, les acteurs périphériques développent leurs propres modes de gouvernance au niveau local, et deviennent pour certains des pôles régionaux dotés d'un agenda politique propre. Cette émergence de nouveaux acteurs régionaux n'est pas sans conséquences sur les stratégies transnationales des États.

Dans ce contexte ce projet collectif pose les questions suivantes : comment s'effectue le processus de redéfinition des relations entre l'État et les acteurs périphériques kurdes dans chaque cadre national ? Entre les acteurs périphériques des différents cadres nationaux ? Dans quelle mesure ces évolutions participent-elles à un renversement symbolique ou partiel des rôles entre centres et périphéries ?
Il s'agit ici de s'interroger sur l'émergence de nouvelles pratiques politiques et sociales à partir de trois niveaux d'observation. Premièrement à travers l'étude de la transformation des modes d'intervention étatique dans les zones kurdes de chaque État: en quoi observe-t-on une redéfinition des politiques étatiques par rapport à leurs périphéries ? Deuxièmement, par les nouveaux modes de gouvernance locales que les acteurs kurdes développent en interaction avec leur scène nationale et régionale. Ceci pose la question de savoir dans quelle mesure ces périphéries sont elles même productrices de gouvernance au niveau local. Enfin l'observation à l'échelle régionale des pratiques politiques devrait permettre de mettre en valeur le rôle des différents réseaux transnationaux qui permettent aux acteurs de se désenclaver, d'acquérir de nouvelles ressources et de se projeter sur d'autres terrains d'action. Ce dernier point nous permettra d'esquisser des éléments de réponses pour comprendre comment la multiplication des liens transnationaux transforme les pratiques locales autant que le cadre régional dans son ensemble.

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